In Amguel, tropique du cancer

tropique                                                                                           Charles de Foucauld

                                     diapos de François Dubois

  Du BIA (bureau d'information aéronautique) la vue allait sans obstacle jusqu'au pic Laperrine à plusieurs kilomètres, il portait en plus de son nom local le nom de  l'officier Français ami de Charles de Foucauld qui l' incita à le suivre lors de la conquête du Sahara. En janvier 1904 ils partirent vers le Hoggar puis revinrent à Beni-Abbès où Charles de Foucauld avait un ermitage . En Avril 1905 ils repartirent , Foucauld se lia d'amitié avec un chef Touareg qui lui accorda la faveur d'installer un ermitage dans l'Assekrem . Dans celui-ci, de Juillet à Décembre 1911 il rédigea un dictionnaire en 4 volumes sur la langue Touareg   . Ci-dessus, le Pic Laperrine, c'est un ancien volcan dont le coeur de basalte s'est solidifié, la cuvette qui l'entourait s'est désagrégée sous l'action de l'érosion éolienne entre autre très forte en ces lieux déserts, n'en reste plus qu'un amas à sa base . Cette cheminée est une des plus impressionnante, elle culmine à 1732 mètres mais le plateau de l'Atakor où se situe l'Assekrem en regorge. C'est  un désert de pierres avec des champs de lave et des volcancs éteints dont les cheminées ont été  mises à nu. Atakor voudrait dire crâne dans la langue locale, c'est une région du  Hoggar . Celui-ci est un désert montagneux aussi grand que la France et comprend plusieurs autres régions .L'Assekrem est à 80 kilomètres de Tamanrassett ou Tam,  le mont Tahar,  le plus haut d'Algérie y culmine à 2918 mètres, 70% des pluies tombent entre Mai et Septembre il peut faire -10° dans l'Assekrem en Dec-Janv  . Sur la base aérienne selon un ancien de la météo il pouvait y avoir des températures légérement négatives la nuit l'hiver puis, dès 10 heures, l'air devenait brulant, la luminosité était intense. Il faisait 30° dans la journèe l'hiver, l'été le thermomètre montait souvent à plus de 45°, sous abri bien sûre, sur la piste il pouvait faire 80° , les oeufs cuisaient durs dans le sable  . Notre 2cv camionnette ou le Tub Citroën garés devant nos locaux étaient de vrais fours quasi inaccessibles aux heures les plus chaudes, notre chauffeur Michel G.... se promenait avec son coussin sous le bras, le rentrant dans les locaux  quand il quittait le véhicule , sans ce coussin mis à l'ombre, impossible de s'asseoir dans un véhicule, j'en ai fait  la douloureuse expérience la première fois . Notre chauffeur une fois installé sur son coussin prenait 2 chiffons à l'abri  sur la tablette sous le tableau de bord, il les posait sur le volant brûlant et intenable à mains nues .Il pouvait démarrer ainsi équipé, au bout d'un certain temps l'air rafraîchissait la tôle , nos jambes et nos bras nus pouvaient envisager un contact avec celle-ci, encore très chaude . Pour la pluie: de Février à Juillet 64 il en volait quelques gouttes parfois, quand le ciel était bouché ; je n'ai vu qu'une seule averse sérieuse de quelques minutes pendant tout mon séjour , légère et agréable sensation d'humidité, trop vite dissipée et absorbée par l'aridité des sables et la chaleur ambiante. En février, à mon arrivée, dans le camion qui faisait la navette entre la base-vie et l'aérodrome, le matin, nous nous tenions serrés les uns contre les autres, recroquevillés sur le plancher, les bras ensserant nos genoux pour les protéger du froid, l'air était glacial .     -  L'ensemble avec In Ecker et le mont  Taourit Tan Affella où avaient lieu les expériences nucléaires constituait le CEMO (centre des expériences militaires des oasis) .Comme on peut le voir sur la carte ci-dessous le tropique du cancer passe juste au Nord d'In Ecker,  ce qui nous donnait droit en plus de la chaleur à de splendides couchers de soleil .  

caravane  et  tamaris
                                          caravane de sel et nord-Atlas à In Amguel

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